sexta-feira, 8 de fevereiro de 2013

Por os pontos nos ii aos.... AAA


"En ces temps de crise, on ne peut décidément compter sur personne. McGraw-Hill, la maison mère de l’agence de notation financière Standard & Poor’s (S & P), vient de se faire dégrader par l’un de ses concurrents, Fitch. «Les récents événements ont accru les risques», argumente froidement l’agence américaine, propriété du Français Marc Ladreit de Lacharrière. Les «événements» se résument à la plainte déposée lundi 4 février par le département américain de la justice contre S & P. Le ministère réclame 5 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) à l’agence pour avoir eu la note un peu généreuse sur quantité de produits dérivés de crédits au moment de la crise des subprimes.

Au regard de la promptitude de la réaction de Fitch, on croirait presque que les leçons de la crise ont été tirées. L’ironie de l’histoire est que l’agence est d’autant plus détendue pour noter son principal concurrent qu’elle ne semble pas dans le collimateur de la justice américaine. La commission parlementaire, qui avait enquêté en 2011 sur le rôle des agences de notation financière pendant la crise des subprimes, n’avait d’ailleurs même pas pris la peine d’entendre les représentants de Fitch. Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, les juristes de l’Etat fédéral considéreraient que cette agence, du fait de son rôle beaucoup plus modeste aux Etats-Unis, ne devrait pas être inquiétée.

Deux poids, deux mesures? Pas tout à fait. Car le troisième larron, Moody’s, ne perdrait rien pour attendre. Selon les mêmes sources, cette agence devrait très prochainement en prendre pour son grade. De quoi rassurer ceux qui s’étonnaient que S & P trinque pour tout le monde, alors que visiblement les concurrents avaient le triple A aussi facile sur des produits financiers qui se sont révélés par la suite hautement toxiques. Des poursuites, il y en aura aussi pour Moody’s. Simplement, il fallait bien un début pour enquêter, et c’est tombé sur S & P.

Les limiers de Fitch sont déjà dans les starting-blocks au cas où le tour de Moody’s viendrait. La Bourse, elle, s’est déjà fait une opinion: l’action de l’agence a dégringolé de 15% (25% pour McGraw-Hill), alors qu’il n’existe pas encore le début du commencement d’une plainte.

En attendant, S & P s’est attaché les services de John Keker pour prouver sa bonne foi. Cet avocat a connu son heure de gloire en défendant Andrew Fastow, l’ex-patron d’Enron, et plus récemment… Lance Armstrong. Le triple A est-il au capitalisme ce que l’EPO est au cyclisme? C’est toute la question
."  in "Pertes & Profits", blog du Le Monde.fr 

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