quinta-feira, 30 de janeiro de 2014

"Le souffle glacé de la haine"

"En tourbillons et en rafales, comme une bise maudite, un bien mauvais vent souffle depuis peu sur la France. 

A quelques jours d'écart, une partie du pays s'est mobilisée pour qu'un antisémite évident puisse continuer à dire qu'entre les nazis et les juifs on peut ne pas choisir, d'autres Français ont défilé afin qu'on dénie aux femmes le droit d'avorter et un conglomérat d'extrémistes a proclamé jour de colère un dimanche de crachin, en exigeant la démission du président.  
Trois avatars pour un même phénomène: la sédition. Officiellement, ces escouades de "bonnets noirs" en veulent au pouvoir de gauche, pour ses réformes sociétales et ses échecs économiques, ou encore au "système", appellation facile du panier où elles jettent les élites. En réalité, elles ont un seul ennemi, qu'elles veulent abattre: la République. Il est plusieurs erreurs à ne pas commettre face à de telles factions. La première est de les sous-estimer. 
Considérer que les "dieudonnistes" se cantonnent à Internet, estimer que les manifestants du dimanche se lasseront vite ou penser que l'extrémisme se volatilisera dès le retour de la croissance revient à prendre une montée de lave pour un feu de Bengale. Ce glissement extrémiste d'un pan de l'opinion doit nous alarmer, car il faudra des années de prospérité pour le remettre sur le droit chemin démocratique.  
Avoir mené la prophylaxie anti-Dieudonné a coûté à Manuel Valls plusieurs points dans les sondages: c'est dire s'il y a, dans le pays profond, des citoyens prompts à s'égarer, indifférents aux leçons de l'Histoire autant qu'à celles des clercs d'aujourd'hui. 
La deuxième erreur à éviter est l'amalgame: on peut s'opposer au mariage gay ou critiquer vertement le président sans être un apprenti fasciste. Il y a dans tous ces cortèges des familles inquiètes, des artisans exaspérés et des jeunes en déshérence, fantassins suivant de bonne foi un état-major disparate et nihiliste dont l'unique but est le chaos et la seule stratégie, la violence. Cependant, chaque jour qui passe rend plus difficile la pédagogie qui peut dessiller ces desperados. Combien de bons résultats économiques faudra-t-il à François Hollande pour que retombent les rancoeurs? 
La troisième erreur funeste est le cynisme. Celui de l'opposition, ravie de voir de tels sbires occuper le pavé pendant qu'elle attend l'alternance dans la zizanie et la cacophonie. Celui du pouvoir, persuadé que ces extrémistes étouffent la droite, préparent des triangulaires favorables à la gauche et préfigurent un confortable second tour HollandeLe Pen en 2017.  

Qui grognait hier hurle aujourd'hui et mordra demain 

Peut-être les partis dits "de gouvernement" se ressaisiront-ils, peut-être la politique sans courage et sans élan nous sortira-t-elle quand même de la crise, peut-être gauche et droite, tels l'aveugle et le paralytique, s'entraideront-elles avec efficacité. Alors les cortèges s'évanouiront, alors les factieux redeviendront des troglodytes de l'abstention et des ermites de la rage silencieuse, alors on se moquera des cassandres d'aujourd'hui... 
Pour l'heure, la parole se lâche et l'on entend dans les manifs, mais aussi dans la vie quotidienne, les mots les plus crus de l'ostracisme et de l'imprécation. Si le malaise national perdure, les actes suivront les slogans et les attentats physiques succéderont aux agressions verbales. Qui grognait hier hurle aujourd'hui et mordra demain.  
L'Histoire ne repasse jamais les plats, mais le 6 février 1934 fut aussi un "jour de colère", nourri d'un même rejet du régime, d'un dégoût similaire pour les "affaires", d'une révolte cousine contre l'impuissance publique face à la crise et d'une comparable tentation antisémite et xénophobe. 
Nous vivons une époque où l'excès de vigilance vaut mieux que l'abus de naïveté. L'hiver vient, les loups rôdent, et s'ils ne sont entrés dans Paris que par incursions, de leurs mufles déjà nous parvient le souffle glacé de la haine." 
Chronique de Christophe Barbier, Directeur de la rédaction de L'Express

Se transcrevo esta crónica de Christophe Barbier, por quem não tenho particular simpatia, é porque a analise que ele faz ilustra bem o que se está a passar aquí e poderá, num futuro próximo, acontecer noutros países do sul da Europa...


3 comentários:

  1. "Através da fina membrana divisa-se já o réptil perfeito"...

    É certo que há muitas responsabilidades, muitas causas e agentes, mas os partidos ditos "socialistas" deviam ter vergonha do abismo que deixaram criar entre os seus princípios programáticos e a sua prática política. No caso português, nem precisamos de invocar os exemplos de Freitas do Amaral ou de Basílio Horta. O PS não é um partido de esquerda e não governa à esquerda, apesar dos tiques históricos e de um liberalismo de costumes que mergulha as suas raízes na hipocrisia e não no genuíno anseio de liberdade. O PS é um partido liberal herdeiro de uma tradição de esquerda, mais nada. À esquerda deste Ps do centão, dos interesses e dos negócios (e que só se entende com o seu parceiro laranja do "arco da governação"; ah... e já se esqueceram do Rui Mateus?), há outros ditos esquerdistas que fizeram voto de ficarem "de cú para o ar ouvindo ranger no nevoeiro a nau do encoberto", ou seja: sonham que a ala esquerda do PS, assumindo internamente uma "viragem à esquerda", decida ter protagonismo, se una ao BE e ao PCP e corra de vez com a corja de bandidos que nos rouba a mando da troika. Pois bem podem esperar... O PS é parte do problema, nunca da solução. Aliás, não há solução. Esta é a Europa que não responsabilizou Blair, nem Barroso, pela mentira que custou a vida a centenas de milhares de iraquianos. Esta é a Europa que esfregou as mãos de contente com a destruição da Jugoslávia. Esta é a Europa da impotência, a Europa que deu a décima parte da sua riqueza ao sistema financeiro de que quer continuar a depender. Esta é a Europa a que eu deixei de me orgulhar de pertencer...

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  2. Quando a senti entusiasmada, sempre lhe disse que desconfiava de Hollande. Tinha razão. É ele que vai trazer Marine Le Pen ao poder...
    A França socialista só pode estar envergonhada.
    O comentador anterior tem bastante razão. Infelizmente!

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  3. Queridos Francisco e Helena,
    Je me rends à la terrible réalité mais je ne baisse pas les bras!
    Bem hajam!

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