sábado, 22 de outubro de 2011

Il est temps qu'il(s) s'en aille(nt)

photo de l'Express 
"Les Européens entre eux à propos de Sarkozy: « Tu me dis les méchancetés qu’il a dites sur moi, ou c’est moi qui commence? »
On ne s'attaque pas officiellement au président de la République française. Mais le comportement de Nicolas Sarkozy amuse ou exaspère, selon les cas, les chefs d'Etat et de gouvernement européens. "Lorsque nous nous téléphonons entre dirigeants européens et que nous en venons à parler de Nicolas Sarkozy, nous nous disons: "Tu me dis les méchancetés qu'il a dites sur moi, ou c'est moi qui commence?"", raconte un membre du conseil européen, qui s'agace du ton sirupeux du président dans les contacts directs, et de ses commentaires acerbes quand il appelle les uns et les autres. Nicolas Sarkozy a répété partout une anecdote vacharde sur Angela Merkel pendant leurs déjeuners communs: "Elle dit qu'elle est au régime...et se ressert de fromage"
 
Nicolas Sarkozy s'est fait une spécialité d'agresser verbalement un de ses collègues pour s'imposer. Ce fut très fréquemment le cas du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, du président de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet ou de la commissaire Viviane Redding, qui avait dénoncé la politique française contre les Roms. Le président n'a plus que mépris pour Jose Manuel Barroso, qu'il a pourtant fait reconduire à la tête de la Commission. Mais il a aussi ses chouchous, ceux qu'il bichonne et ne pipent mot: le président du conseil européen Herman Van Rompuy.
 
Les dirigeants finissent par savoir réagir. Jean-Claude Trichet réplique au président. Il l'a fait de nouveau mercredi, à la réunion de Francfort, en s'exprimant en français avec Nicolas Sarkozy ce qui est rarissime.
 
Le ton de Jean-Claude Trichet, président sortant de la banque centrale européenne, surprend aussi les Européens. Face aux dirigeants européens, il devient au fil des mois véhément, alors que l'Europe s'enfonce dans la crise. Avec son accent français, il invoque en anglais les Chinois et les Singapouriens qui jugent les Européens totalement en deçà de leurs responsabilités. Pas les banquiers centraux, mais les chefs d'Etat et de gouvernement. Le ton de M. Trichet affaiblit son propos, selon un participant de ces réunions de crise européennes. A côté de lui se tient désormais son successeur, l'italien Mario Draghi, qui observe un  silence prudent.
 
La victime attendue de samedi soir est le président du conseil italien Silvio Berlusconi, qui doit présenter des mesures d'économies et de réformes. Il aura droit à une réunion-mise-au-point en petit comité, en présence de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel.  L'idée est de l'inciter à suivre l'exemple de Jose Luis Zapatero, le premier ministre espagnol qui n'a pas hésité à sacrifier son avenir électoral à l'autel des réformes. Il sera présent à la réunion.
 
L'affichage du couple Merkel-Sarkozy agace les autres pays. L'expérience de la Slovaquie, qui a failli ne pas ratifier le plan de sauvetage grec, a montré qu'il fallait tenir compte des 17 membres de la zone euro. Surtout, leur entente est jugée factice: "Ils se parlent mais ne se comprennent pas. Ils chuchotent. Mais les chuchotements entre deux sourds n'ont jamais donné de résultat", accuse l'un".
 
Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard in LEMONDE.FR

Sem comentários:

Enviar um comentário