domingo, 25 de março de 2012

Antonio Tabucchi (1943-2012)

"Le grand écrivain italien Antonio Tabucchi, décédé dimanche à Lisbonne, et qui a souvent privilégié dans ses oeuvres les histoires d'antihéros comme dans ses romans les plus connus "Nocturne indien" ou "Pereira prétend", était sans doute le plus européen des écrivains italiens.

Ce Toscan francophone avait une seconde patrie: le Portugal. Tabucchi était le traducteur et le spécialiste de l'un des plus grands écrivains de ce pays, le poète Fernando Pessoa.

Tabucchi était aussi un écrivain engagé, connu en Italie pour son opposition radicale à l'ex-chef de gouvernement Silvio Berlusconi.

L'auteur aimait les histoires courtes --"une forme fermée comme le sonnet"-- et ses nombreux romans écrits d'une écriture limpide avaient pour sujet des personnages sans envergure dont le destin bascule avec un voyage ou une rencontre.

"Les gens qui doutent souvent ont quelquefois une vie plus pénible et épuisante, mais ils sont vivants (...) Je n'aime pas les personnages dont les vies sont pleines, satisfaisantes", avait résumé l'écrivain aux petites lunettes rondes et au crâne dégarni, dans un entretien au Courrier de l'Unesco.

Né le 24 septembre 1943 à Pise (centre), ce fils unique d'un marchand de chevaux avait fait ses études de lettres et de philosophie en Toscane, avant de voyager en Europe sur les traces de ses auteurs préférés.

Au retour d'un séjour à Paris, il déniche Gare de Lyon un recueil signé de Pessoa (1888-1935) qui contient le fameux poème "Bureau de tabac".

Bouleversé, il se passionne pour le pays de Vasco de Gama, où il rencontrera son épouse et dont il apprendra la langue et la culture pour l'enseigner en Italie.

Mais son premier roman, "Place d'Italie" (1975) est situé dans son pays natal. Tabucchi y revisite l'histoire de l'Italie à travers ses perdants, en dressant le portrait de trois générations d'anarchistes toscans, depuis la période garibaldienne jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Après plusieurs autres écrits, dont "Le fil de l'horizon" --où l'employé d'une morgue cherche à tout prix à mettre un nom sur un cadavre--, l'auteur connaît son premier succès hors des frontières avec "Nocturne indien" (1984).

Ce roman, salué par le Prix Médicis en France et qui a inspiré un film au Français Alain Corneau, raconte le voyage aux allures de vagabondage d'un homme parti à la recherche d'un ami disparu, mais qui poursuit finalement la quête de sa propre identité, comme la plupart des personnages du romancier.

Avec "Requiem" (1992), une errance à Lisbonne écrite en portugais, puis "Pereira prétend" (1994), dont la trame se déroule sous la dictature de Salazar, Tabucchi affirme définitivement sa fascination pour sa seconde patrie.

Pereira, journaliste catholique dont l'auteur raconte la prise de conscience vers l'antifascisme, deviendra un symbole de la liberté d'information dans le monde entier mais aussi le porte-drapeau de la lutte contre l'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi en Italie, en 1994. Le roman a été adapté au théâtre.

Dans "Tristan meurt" (2004), Tabucchi fustigeait l'Italie berlusconienne à travers un vieil homme mourant qui se confie à un ami.

Au-delà de la situation italienne, l'écrivain estimait que "la démocratie n'est pas donnée". "Il faut la surveiller et demeurer vigilant", soulignait celui qui a été l'un des membres fondateurs du défunt Parlement international des écrivains (PIE), créé en 1993 pour aider les auteurs cibles de menaces terroristes.

Tabucchi, qui a enseigné en France et participé à la traduction de ses romans dans ce pays, était un amateur de bonne chère, dont la vingtaine de livres a été traduit en 40 langues.

Père de deux enfants, il a longtemps enseigné la littérature portugaise à Sienne et publiait régulièrement des chroniques dans la presse italienne".
 
Libération (AFP)

"Longtemps, Antonio Tabucchi rêva d’être astronome. Il tenait cette passion d’un grand-père anarchiste qui, certaines nuits obscures où elles tombaient en pluie, l’emmenait sur les collines observer les étoiles. Parfois, ils en ramenaient dans un papier qui scintillait vaguement tandis qu’ils cheminaient silencieusement à travers la campagne. Après quoi l’enfant s’endormait en songeant aux constellations que le vieil homme avait dites. Le ciel était son tableau noir, la voie lactée, son chemin des écoliers" (...) Nouvel Observateur

"Quand j'écrivais à Paris, j'éprouvais une grande nostalgie pour Lisbonne. J'ai choisi le parcours que j'avais envie de faire. Je suis parti du quai d'Alcantara, la gare maritime, le débarcadère des grands transatlantiques, un lieu mythique, puis je me suis rendu dans le jardin voisin du Musée d'art ancien. Ensuite j'ai visité le cimetière où reposent des morts que j'ai aimés. Vivants et morts sont sur le même plan." (...) Le Monde

Penso que foi em 1990 (ou 1991?), num bar em Lisboa, que José Cardoso Pires me apresentou Antonio Tabucchi.  Ouvi, fascinada, uma tarde inteira, os dois amigos falarem da vida, de tudo e de nada. "Si sta facendo sempre più tardi" para relembrar o tempo dos grandes que iluminaram a minha vida.


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